samedi 19 octobre 2019

LES CHRONIQUES DE GRIMNOIR, Trilogie de Larry Correia




États-Unis, début des années 1930. Les dirigeables sillonnent le ciel, Berlin est peuplée de zombies et la magie, apparue depuis près d’un siècle, a changé la donne. Le grand public hésite entre admiration et haine des « actifs », ces gens qui se téléportent, lisent dans les esprits, modifient la gravité, contrôlent les animaux, guérissent par imposition des mains…
Deux organisations de magiques se livrent une guerre souterraine acharnée : l’Imperium et son maître le « président », qui tiennent le Japon, et le Grimnoir, société secrète de résistants aux intentions louables mais aux méthodes discutables.
Jake Sullivan, lui, vétéran de la Grande Guerre au passé de truand, ne doit la liberté qu’à son serment de mettre ses pouvoirs au service du FBI chaque fois qu’une enquête implique des « actifs » criminels. Il sera bientôt confronté aux véritables enjeux géopolitiques d’un monde au bord de l’enfer et de la destruction ; il lui faudra choisir son camp.



MON AVIS : Nous voici dans l’Amérique des années 30 avec ses gangsters, ses détectives en imper, sa corruption. Je dois dire que c’est une période que j’apprécie dans les romans, surement une réminiscence des Raymond Chandler que j’avais lus plus jeune. Si l’on ajoute à cela une sorte de magie, tout du moins de par son origine, car j’associerai plus ces facultés magiques à des sortes de super-pouvoirs, je dois dire que cela a éveillé ma curiosité.

Si vous êtes amateur de X-Men ou autres séries/films de super-héros, ces livres devraient vous ravir. La différence notable est qu’ici les pouvoirs ne sont pas uniques, plusieurs personnes possèdent le même car, finalement la variété proposée n’est pas infinie. Le fait que la trame se déroule dans les années 30 apporte son petit lot d’originalité, d’autant plus que des personnalités réelles interviennent (Hoover, Roosevelt). Les personnages sont attachants et évoluent bien au fil des différents tomes. J’ai, cependant, été un peu moins convaincu par le dernier tome dans lequel « l’ennemi » n’était pas à la hauteur du « président » apparu dans les précédents opus.

Bonne trilogie qui nous apporte une originalité quant à l’association Amérique des années 30/magie et nous offre un bon moment de lecture sans toutefois nous transcender.



MA NOTE : 7.5/10

dimanche 22 septembre 2019

LUCA de Franck Thilliez




" Existe-t-il encore un jardin secret
que nous ne livrions pas aux machines ? "

Partout, il y a la terreur.
Celle d'une jeune femme dans une chambre d'hôtel sordide, ventre loué à prix d'or pour couple en mal d'enfant, et qui s'évapore comme elle était arrivée.
Partout, il y a la terreur.
Celle d'un corps mutilé qui gît au fond d'une fosse creusée dans la forêt.
Partout, il y a la terreur.
Celle d'un homme qui connaît le jour et l'heure de sa mort.

Et puis il y a une lettre, comme un manifeste, et qui annonce le pire.
S'engage alors, pour l'équipe du commandant Sharko, une sinistre course contre la montre.
C'était écrit : l'enfer ne fait que commencer.


MON AVIS : Voici donc le nouveau roman de mon auteur français fétiche, Mr Franck Thilliez. Auteur que j’ai pu rencontrer  lors de la sortie de son livre, il est très accessible et patient (on était venu en famille et tout le monde est reparti avec sa dédicace personnalisée sur les différents livres, BD…), merci à lui.
Nous retrouvons donc l’équipe de Sharko à laquelle vient s’ajouter une nouvelle recrue Audra Spick. 
Dans un premier temps,  nous avons a une affaire « classique », enfin,  pour Sharko,   d’enlèvement  et  de Grossesse Pour Autrui,  à cela se mêlent les réseaux sociaux, les médias. Puis l’auteur nous sort le grand jeu : eugénisme, meurtres sordides type snuff movie,  darknet,  dérives des réseaux sociaux, GPA sordide. L’enquête évolue à travers tout cela pour nous perdre dans ses méandres et tout cela sans qu’aucune incohérence apparaisse. Le travail de documentation exercé par l’auteur est toujours aussi  sérieux et ça se ressent, nous avons cette impression de naviguer entre fiction et réalité.
Cette enquête est menée par l’équipe de Sharko et non pas en solo ou duo comme la majeure partie des précédents opus. J’ai même trouvé que le couple Sharko-Hennebelle était légèrement en retrait, mais en même temps il y a d’autres éléments « fracturés » dans leur équipe qui essaient de trouver leur rédemption.
Très bon roman abordant de nombreux thèmes d’actualité et qui nous incitent à être plus vigilants quant à notre utilisation des technologies modernes…enfin, pour les "trop" confiants d'entre nous. En ce qui me concerne, j’ai retrouvé de nombreux échos à mes idées et cela ne fait que renforcer mon avis quant à cet auteur.
Quant à LUCA, peut-être le retrouverons-nous dans quelques années.

MA NOTE 10/10

LE MASQUE DE LA MORT de David Gemmel




Londres est en ébullition : dans une société en pleine mutation, la pauvreté exacerbe les tensions raciales et divise la population. C'est au coeur de ce contexte étouffant que des femmes se mettent à disparaître : un tueur au sinistre masque les assassine les unes après les autres, sans laisser le moindre indice derrière lui. La presse fascinée l'appelle bientôt Le Masque de la Mort.
Jeune journaliste ambitieux, Jeremy Miller se verrait bien couvrir l'affaire, au lieu de perdre son temps à rédiger des articles complaisants sur des sujets communs. Alors, quand les meurtres commencent à recouper ses propres reportages, Jeremy est donc le premier surpris. Et bientôt le premier en ligne de mire...

MON AVIS Voici le dernier roman paru de David Gemmel, il s’agit d’un manuscrit, retrouvé par sa veuve. Nous sortons ici du genre de prédilection de l’auteur, à savoir l’héroic-fantasy, pour nous plonger dans un thriller. Gemmel m’a habitué à des personnages hauts en couleur auquel on s’attache, ici le personnage principal est un jeune journaliste assez puant de prétention qui n’attire évidemment pas la sympathie. Pourtant au fil de cette enquête, les personnages qu’il rencontre, qui  eux sont beaucoup moins superficiels, vont le faire évoluer, changer, et notre point de vue avec. Ce contraste entre ces personnages secondaires, mais non moins importants, et ce jeune freluquet va s’amenuiser jusqu’à ce que celui-ci intègre toutes les qualités qui lui faisaient défaut. Malgré cette évolution, j’ai tout de même été davantage intéressé par des personnalités plus empreintes de mystère comme  Ethel Hurst et surtout Mr Sutcliffe dont on a envie de connaître toute l’histoire.
Quant à l’intrigue en elle-même, elle n’est pas aussi riche que je l’aurais souhaité, notamment le dénouement qui est un peu simple à mon goût.
Je suis un grand amateur des romans de David Gemmel, et je suis un peu resté sur ma faim avec celui-ci. C’est un bon thriller, mais il s’agit d’un manuscrit retrouvé, était-il complètement achevé, peaufiné ou est-ce moi qui en attendais trop ?

MA NOTE 8.5/10

SHARAKHAI tome 3 : LE VOILE DES LANCE de Bradley P. Beaulieu




Depuis la Nuit des Innombrables Lames, les rebelles des Hôtes sans Lune sont traqués sans relâche. La plupart d’entre eux ont été obligés de fuir la cité. Çeda, qui s’est réfugiée dans le désert, découvre qu’un Roi compte se retourner contre les autres souverains. Elle espère exploiter ces dissensions, mais en qui peut-elle faire confiance ? Tous sont susceptibles de la trahir.
Çeda imagine alors un plan risqué : libérer les asirim, les esclaves immortels des Rois. Mais le meilleur stratège de ces derniers, le Roi des Lames, est à ses trousses…
Tandis que la jeune fille tente de sauver les siens, la machiavélique reine de Qaimir, l’impitoyable mage de sang Hamzakiir et le Roi des Lames se préparent au terrible affrontement qui décidera du sort des peuples du désert…

MON AVIS : J’étais un peu resté sur ma faim avec le tome deux, je dois dire que ce n’est pas le cas ici. Le rythme est bien plus soutenu que dans le précédent opus, mais ce n’est pas pour autant que l’histoire n’avance pas. Ceda continu dans sa quête de vengeance tandis que les guerres de pouvoir mettent à mal les rois de Sharakhai. Les explications arrivent au compte-goutte et l’on sent que l’auteur a encore quelques cartes dans sa manche. La série ne s’arrêtera pas tout de suite.
J’ai retrouvé avec plaisir ce monde oriental, l’auteur nous emmène sur ces « mers désertiques » afin de voguer en compagnie de ses différents personnages, et ce voyage nous emmène avec facilité et plaisir jusqu’à la fin de cet opus. A suivre.

MA NOTE 8.5/10

NOUS ALLONS TOUS TRES BIEN, MERCI de Daryl Gregory




Il y a d'abord Harrison, qui, adolescent, a échappé à une telle horreur qu'on en a fait un héros de romans. Et puis Stan, sauvé des griffes d'une abomination familiale l'ayant pour partie dévoré vif. Barbara, bien sûr, qui a croisé le chemin du plus infâme des tueurs en série et semble convaincue que ce dernier a gravé sur ses os les motifs d'un secret indicible. La jeune et belle Greta, aussi, qui a fui les mystères d'une révélation eschatologique et pense conserver sur son corps scarifié la clé desdits mystères. Et puis il y a Martin, Martin qui jamais n'enlève ses énormes lunettes noires. Tous participent à un groupe de parole animé par le Dr Jan Sayer. Tous feront face à l'abomination, affronteront le monstre qui sommeille en eux et découvriront que le monstre en question n'est pas toujours celui qu'on croit.

MON AVIS : Alors voici un petit livre,170 pages, qui est pour le moins intrigant. Une réunion type thérapie de groupe pour des gens traumatisés lors d’événements particulièrement violents et horrifiques. Je trouve que cela part très bien, que ce soit la présentation des personnages,  l’exploration des fêlures de chacun, toute la mise en place se fait avec facilité et curiosité, car ces personnes ont vécu des drames des plus étranges. Malheureusement, on ne s’attarde pas sur chacun, on ne fait que survoler leurs histoires pour finalement se concentrer surtout sur un personnage. Certes, c’est à travers son vécu que l’histoire trouve son dénouement, mais on aurait peut-être voulu un peu plus d’explications. Nous restons sur notre faim et espérons que l’auteur se servira de cette histoire comme base d’autres livres.
Finalement, si l’on considère que ce livre est un roman, on reste sur une impression de frustration par contre si l’on considère qu’il s’agit d’une nouvelle, alors c’est réussi. D’ailleurs, l’interview de l’auteur nous éclaire un peu sur cet ouvrage, qui a souvent concouru dans la catégorie nouvelle.

MA NOTE 8/10

mercredi 18 septembre 2019

LA NUIT DES CANNIBALES de Gabriel Katz




Le réveil, déjà... Il est sept heures. Bizarre, j'aurais juré l'avoir réglé sur huit. Sous ma main, la table de nuit est plus basse que d'habitude. La radio gueule un truc qui ressemble à Madonna, ou Lady Gaga bref. ce n'est pas France Info. Je me lève dans le noir et me demande d'où vient cette infâme odeur de pieds. Je n'ai jamais senti des pieds de ma vie, et même si j'ai assez bu pour me réveiller dans un lit qui n'est pas le mien, ça n'a jamais fait puer personne. L'interrupteur, enfin, me tombe sous les doigts. J'allume. Je regarde mon bras... qui n'est pas mon bras. Mon nez me paraît pointu, mes pommettes aussi. Putain, je ne suis pas moi. " Lorsque Maxime de Retz, homme d'affaires de 43 ans, se réveille dans le corps d'un ado, la situation est pour le moins embarrassante. Mais, quand on essaie de l'assassiner, là, tout part carrément en vrille.

MON AVIS : Je continue sur ma lancée des romans de Gabriel Katz mais nous sortons ici de l’héroic fantasy. Ne vous fiez pas au titre, nous n’avons pas à faire à des hordes de zombi ou autre personnage ayant goût pour la chair humaine, il s’agit d’un thriller fantastique.
J’ai beaucoup aimé ce roman, l’idée de ces « cannibales » est intéressante et bien exploitée. On suit avec intérêt et curiosité le personnage principal, Maxime, découvrant son nouveau corps et les particularités inhérentes à sa condition de cannibale. Son parcours au sein des « castes » se fait sans temps mort, sur un rythme effréné ponctué d’action et d’humour cher à l’auteur. La plume de Gabriel Katz est efficace, il nous livre une histoire bien construite qui se lit avec grand plaisir.


MA NOTE : 8/10

LES CHRONIQUES DE L'ETRANGE - INTEGRALE de Romain D' Huissier




Sous les néons de Hong Kong rôdent démons et fantômes.
C’est le quotidien de Johnny Kwan, exorciste. Mais quand un richissime amateur d’antiquités fait appel à lui pour récupérer un manuscrit de sorcellerie volé dans de mystérieuses circonstances, il ignore que de la réussite de son enquête dépendra l’ordre de tout ce qui vit sous le Ciel.
Atteint par la perte de son mentor Eric Tse, illustre exorciste brutalement assassiné, Johnny devra naviguer entre rois-dragons avides et triades vengeresses, mais également combattre ses propres démons.

MON AVIS : Voici une agréable découverte que cette trilogie. En effet, bien que connaissant mal la Chine, beaucoup de ses aspects m’ont toujours intéressé et je dois dire que certaines de mes lacunes ont été comblées grâce à cette lecture. L’auteur est passionné par ce pays et cela se ressent. Il nous fait découvrir  un univers peuplé de démons, de divinités, d’exorciste guerrier, de triades… Univers qui se révèle peu courant en fantasy, il s’agit précisément là d’urban-fantasy. Les personnages sont bien travaillés bien que parfois  le protagoniste principal écrase un peu certains de ses comparses qu’il aurait été intéressant de développer. Le roman alterne les différentes scènes action/explication avec fluidité bien que l’auteur explique un peu trop, parfois, ce qui se passe, ce qui peut casser un peu le rythme. Egalement, l’auteur nous décrit les menus consommés par les différents protagonistes, ce qui peut nous occasionner une petite fringale de temps à autre J
Bon roman d’urban-fantasy se passant dans un univers riche et original.


MA NOTE : 7.5/10

mardi 17 septembre 2019

L'OUTSIDER de Stephen King




Le Diable peut avoir de nombreux visages. Et s'il avait le vôtre ?

Le corps martyrisé d'un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball, professeur d'anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses d'ADN ne laissent aucun doute. Dossier classé. À un détail près : Terry Maitland a un alibi en béton. Et des preuves tout aussi irréfutables que les preuves qui l'accusent.
Qui se cache derrière ce citoyen au-dessus de tout soupçon ?

MON AVIS : Il y a bien longtemps que je n’avais pas ouvert un Stephen King ,mis à part Dr Sleep, mais suite de Shining oblige. Tout d’abord, sachez que ce livre reprend des éléments de la trilogie Bill Hodges, personnellement je ne l’ai pas lu et cela n’a pas nui à ma compréhension. Ce roman s’apparente plus à un roman policier fantastique. La première partie traitant plus de l’enquête m’a bien plu, tant par son évolution que par les personnages concernés. L’auteur nous livre un homme coupable d’un crime des plus odieux, mais on ne peut s’empêcher de compatir au sort de ce meurtrier. L’écriture de Stephen King est toujours aussi efficace  il nous emmène là où il le désire avec simplicité et aisance. Quant à la seconde partie, concernant  l’élucidation des crimes, j’ai trouvé que cela se déroulait très rapidement, trop peut-être, il y a un changement de rythme flagrant. Par ailleurs, j'ai trouvé que la fin n'était pas des plus originale.
Roman très efficace dont l’impression de déjà vu est compensée par l’efficacité de narration.

MA NOTE : 8,5/10

VIEUX, RALEUR ET SUICIDAIRE : LA VIE SELON OVE de Fredrik Backman





Toutes les tentatives de suicide d’Ove, un veuf, sont arrêtées par ses nouveaux voisins, une iranienne, son mari et ses deux enfants. La vie de ce vieux monsieur au sale caractère avec ses principes hérités de son père, va être bouleversée de manière inattendue.

MON AVIS : J’ai été intrigué par ce titre qui m’a fait penser à d’autres romans nordiques tels : « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » que j'avais apprécié. J’ai eu un peu peur du début, j’avais en face de moi un vieil acariâtre comme l’on en croise de temps en temps, mais qui nous pourris bien la journée. Et Ove est bien cela, mais son personnage ne se résume pas à ça. Contrairement aux personnes que l’on juge sur le seul moment où on les rencontre brièvement, nous allons suivre la vie de cet homme. De ce fait, notre avis va évoluer avec lui au fil de ses rencontres, de son passé… Je dois dire que j’ai fortement aimé ce livre qui nous procure différents sentiments, je vous laisse seul juge, et nous laisse cette  impression finale de pleine satisfaction, celle qui me fait tourner la dernière page le sourire aux lèvres.


MA NOTE : 9/10

mercredi 8 mai 2019

CHEVALIER BLANC, CYGNE NOIR de David Gemmel


« Bimbo » Jardine est un homme à part, un géant au cœur d’or, généreux avec ses amis, craint par ses ennemis. Chargé de collecter de l’argent pour Reardon, le malfrat du quartier, et en dépit de son habileté à user de ses poings, il a la réputation d’être un homme d’honneur dans le Sud de Londres, où il vit. Mais quand Bimbo s’interpose lors d’une agression à caractère homophobe, puis s’attaque à celui qui l’a commanditée, il se retrouve contraint malgré lui à affronter son propre patron. Reardon ne peut perdre la face. Persuadé d’avoir agi avec justesse, Bimbo refuse de se plier. Quand les deux hommes entreront en guerre, d’autres vies seront menacées…

MON AVIS : J’avoue avoir hésité avant de me lancer dans ce Gemmel. L’auteur étant spécialisé en fantasy, un polar noir de sa part m’a surpris et je craignais d’être déçu. Que nenni ! Car si l’on navigue dans une époque totalement différente, nous retrouvons, à travers ce Bimbo, des réminiscences des précédents livres parus. En effet, un colosse d’un certain âge généreux, altruiste, attachant et pourtant exerçant un métier violent et peu moral. Il y a un petit air de Druss dans les parages J également, ce personnage collecteur de fond n’est pas sans rappeler l’auteur lui-même, de par sa taille et du métier de videur qu’il a exercé à Soho).
Une fois de plus, le talent de conteur de Gemmel  remplit son office, on ne lâche pas ce livre facilement. L’atmosphère mafieuse de ce quartier de Londres, les personnages secondaires, qui ont tous leur importance, le rythme de l’histoire, tout est fait pour que l’on s’attache à ce héros des plus costaud, violent, certes, mais il ne sait faire que ça; et, ce, sans une once de méchanceté. Le genre de type que l’on aimerait avoir pour ami, celui qui est là pour toi, quels que soient les problèmes que tu rencontres.
A noter que ce roman a été écrit en 1993 soit la même année que Druss La Légende.
Normalement, il ne reste plus qu’un livre à paraître de cet auteur, son titre est "Le Masque de Mort" dont la sortie est prévue le 15 Mai.


MA NOTE : 10/10

LE PUITS DES MEMOIRES Intégrale de Gabreil Katz



Trois hommes se réveillent dans les débris d'un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d'eux n'a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venus de l'autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver.
Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire.

MON AVIS : Après avoir lu Aeternia, je me suis lancé dans cette trilogie et grand bien m’a pris. Nous commençons donc cette histoire avec trois amnésiques qui se découvrent en même temps que nous. Les personnages se révèlent au fil du livre, et l’on se prend à faire des spéculations selon les capacités, le physique, les réactions de chacun.  Il y a d’ailleurs peu de chance de tomber juste, l’auteur nous livre les indices au compte-goutte ou bien nous induit souvent en erreur. La trame de l’histoire est bien construite, reposant sur la politique du royaume, et bien rythmée. Ceci dit, j’ai une petite préférence pour la partie de l’histoire où l’on ignore l’identité de nos héros, on est alors dans le flou, les possibilités sont nombreuses et c’est plutôt plaisant. La dernière partie n’est pas bâclée pour autant, mais on devine plus aisément certains pans de l’histoire. Il s’agit là d’un très bon roman de fantasy qui contient beaucoup d’ éléments classiques au genre, magicien, nécromancie, combat spectaculaire, créatures surnaturelles, des héros charismatiques (même si l’un d’entre eux ressort un peu plus à mon goût)… ainsi qu’une certaine originalité quant à l’histoire. Tout ceci fait que l’on n’arrête pas facilement la lecture qui, du coup, se finit trop vite.

MA NOTE : 9/10


LA TERRE DES MORTS de Jean-Christophe Grangé

Quand le commandant Corso est chargé d’enquêter sur une série de meurtres de strip-teaseuses, il pense avoir affaire à une traque criminelle classique.
Il a tort : c’est d’un duel qu’il s’agit. Un combat à mort avec son principal suspect, Philippe Sobieski, peintre, débauché, assassin.
Mais ce duel est bien plus encore : une plongée dans les méandres du porno, du bondage et de la perversité sous toutes ses formes. Un vertige noir dans lequel Corso se perdra lui-même, apprenant à ses dépens qu’un assassin peut en cacher un autre, et que la réalité d’un flic peut totalement basculer, surtout quand il s’agit de la jouissance par le Mal.

MON AVIS Je suis toujours un peu mitigé quand je commence un Grangé, car je trouve que ses romans sont inégaux en qualité. Celui-ci tient son quota de scène glauque et assez trash, il faut dire que la trame se déroule dans le milieu du SM extrême. Le personnage principal n’a rien d’extraordinaire, il s’agit d’un flic ayant un vécu  chargé, notamment grâce à une ex-femme ayant des pratiques …comment dire… qui font mal rien qu’à la lecture. Mais, généralement, ce genre de personnage, un peu abimé par la vie, mais luttant pour ne pas s’y abimer, me plait bien.
Ce flic, donc, va évoluer dans le milieu du SM afin de résoudre une série de meurtres composée telles des peintures de Goya, certaines réelles (Pinturas negras), d’autres imaginaires (Pinturas royas). Les descriptions des pratiques ou des corps sont faites sans fioritures,  c’est gore et cela occasionne même quelques crispations lorsque l’on imagine la douleur ressentie. Ceci di,t nous n’assistons pas non plus à un concours de torture, tout ce qui est évoqué est au passé, cela ne se déroule pas « sous nos yeux ».
La trame est bien construite, mais je n’ai pas été complètement convaincu par la fin, je m’attendais à quelque chose de plus surprenant. Egalement, j’ai trouvé une certaine redondance avec ce peintre auquel toutes les femmes succombent. Bon polar donc, mais pas complètement abouti à mon goût , il manque un je ne sais quoi de surprenant qui aurait permis de me convaincre pleinement.

MA NOTE : 7/10

LE PORTRAIT DU MAL de Graham Masterton




Un portrait de douze personnages au visage en décomposition... La toile est l'oeuvre d'un certain Waldegrave, ami d'Oscar Wilde et passionné d'occultisme, mais elle est sans valeur et plutôt médiocre.
Alors pourquoi la mystérieuse Cordélia Gray veut-elle à tout prix s'en emparer ? Quel est le secret du portrait ? Qui sont ces douze personnages ?
Vincent Pearson, l'actuel propriétaire du tableau, découvre un lien entre cette oeuvre démoniaque, et une série de meurtres particulièrement abominables qui secouent depuis quelques mois la Nouvelle-Angleterre…

MON AVIS : Je continue donc dans la série Masterton avec ce livre qui fait évidemment référence au célèbre roman d’Oscar Wilde. Pas de surprise concernant le fonctionnement du portrait, sauf qu’ici c’est une famille entière qui est concernée.  Et pas des plus sympathique, évidemment. Tous les membres ne sont pas exploités de façon approfondie, mais nous avons ici de dignes représentants des diverses perversions que des siècles d’existence peuvent engendrer.
Masterton se livre donc à une exploitation du « mythe » de Dorian Gray, mais avec son style. Que ce soit à travers les scènes horrifiques, la façon dont les divers protagonistes évoluent ou bien le fonctionnement « interne » du tableau, tout s’enchaine avec fluidité et efficacité.
Bon Masterton, mais le fait que l’on connaisse déjà « l’intrigue » principale nuit dans un premier temps au suspens… Heureusement, l’auteur fait preuve d’imagination  et va plus loin dans son utilisation du tableau afin de nous livrer un roman abouti et non pas une ré-écriture d’un livre déjà existant.

MA NOTE : 7.5/10

MES CONVERSATIONS AVEC LES TUEURS de Stephane Bourgoin



"Cela fait trente ans que j'interroge les serial killers. J'ai rencontré plus de soixante-dix de ces tueurs et tueuses multirécidivistes aux quatre coins de la planète. J'ai accumulé des ouvrages de criminologie, journaux de faits divers, archives de police, photos et vidéos de scènes de crimes, confessions, dessins et écrits.
Dans mes livres, j'ai toujours présenté les serial killers de manière distanciée, sans porter le moindre jugement ni faire part de mon ressenti. Dans Mes conversations avec les tueurs, je désire vous faire partager l'envers du décor. Vous montrer l'épreuve physique de ces rencontres, les moments d'angoisse qui précèdent les entretiens, la peur, parfois. Vingt ans plus tard, mon corps se souvient encore de la terreur qui s'est emparée de moi lors de ma rencontre avec Gerard Schaefer, un ex-policier accusé du meurtre de 34 femmes en Floride. Dès l'instant où je me suis trouvé face à lui, j'ai eu le sentiment d'être confronté au Mal absolu.
Je suis préparé, mentalement, à rencontrer ces "personnages" plus ou moins hors du commun. Mais à mon retour à Paris, je me demande parfois si ces voyages ont eu lieu. Oui, ils sont bien réels. Et incroyables."

MON AVIS Je connaissais Stéphane Bourgoin à travers les divers reportages sur les tueurs en série que j’ai pu regarder, mais je n’avais jamais lu un de ses ouvrages. Etant friand de thrillers, il est toujours intéressant de voir la différence entre la fiction et la réalité. Et forcément, la réalité est bien plus effrayante, on ne peut la faire disparaître comme on fermerait un livre.
Cet ouvrage est constitué de deux parties.
La première définit la notion de serial-killer, ce qui est utile, car nous ne connaissons généralement que la définition basique.
Ensuite viennent les interviews de serial-killer plus ou moins connus. Ce qui est un peu différent ici, c’est que l’auteur nous fait partager la préparation ainsi que ses ressentis. J’avais vu les reportages qui sont abordés dans ce livre, c’est intéressant de voir un peu l’envers du décor.
Nous  avons affaire à des gens qui racontent leur histoire comme si c’était une histoire banale alors que les faits sont des plus sordides et violents, c’est assez étrange à lire.
L’auteur parle souvent de Gerard Schaefer comme étant l’un des pires tueurs qu’il ait interviewés. Je vous invite à aller voir par vous-même, sur internet, pour vous faire votre propre idée, mais le gars n’inspire pas confiance.
Livre intéressant pour les amateurs, mais assez spécialisé évidemment.

MA NOTE : 7.5/10

TENGU de Graham Masterton


Le Tengu est un Kami noir de la mythologie japonaise, un démon, le pire d'entre tous, le plus maléfique. Il se nourrit de la faiblesse et de la corruption de l'âme humaine. L'homme possédé par lui bénéficierait une force physique invincible et d'une résistance à toutes les blessures. Il deviendrait une « machine » à tuer. Même s'il était découpé en morceaux, ces derniers repousseraient pour devenir des démons contrefait et plus hideux que l'original. Lorsque la police de Los Angeles découvre le cadavre déchiqueté d'une jeune actrice, l'inspecteur Skrolnick suppose qu'il doit s'agir d'un animal. Il est bien loin de se douter que ce meurtre annonce le début d'une série qui risque de plonger les Etats-Unis dans l'apocalypse.

MON AVIS : Avec Tengu, Masterton exploite la mythologie japonaise qui m’était totalement inconnue. De ce fait, j’ai trouvé que  le thème de base du livre était original et bien exploité. Évidemment, s’agissant d’un livre fantastique, horreur, les scènes gores sont omniprésentes et assez détaillées, ça ne rigole pas !!! Le rythme est assez soutenu, tout s’enchaine bien , grâce à une action omniprésente, parsemée de-ci de-là de scènes de « détente charnelle » assez récurrentes chez cet auteur. Par contre, j’ai trouvé que les personnages principaux manquaient de charisme, de présence. Egalement, l’explication de la présence de ces tengus ne m’a pas convaincu plus que ça, non pas parce que ce n’était pas plausible, mais l’explication m’a semblé un peu simpliste et pas forcément nécessaire. Les Tengus auraient presque pu se suffirent à eux-mêmes.
Malgré ces détails, nous avons ici un bon Masterton, avec les éléments qui lui sont chers, sang, sexe, divinités plus ou moins oubliées et bien sûr une bonne dose d’ambiance glauque.

MA NOTE : 7.5/10


L'APPEL DU NEANT de Maxime Chattam



L’APPEL DU NEANT de Maxime Chattam
Tueur en série...
Traque infernale.
Médecine légale.
Services secrets.
... Terrorisme.
La victoire du Mal est-elle inéluctable ?

Ce thriller va détruire vos nuits et hanter vos jours.

MON AVIS : Voici donc le troisième livre de Chattam ayant pour protagoniste principal Ludivine Vancker (Cf la conjuration primitive et la patience du diable). Le livre est construit en deux parties. Dans un premier temps nous naviguons dans une enquête à la recherche d’un serial-killer puis dans un second temps nous nous orientons vers le terrorisme, sujet d’actualité lors de la sortie du livre et, malheureusement, encore maintenant. J’ai été moins passionné par cette deuxième partie. C’est pourtant très bien documenté et écrit, mais le sujet était peut être trop ancré dans le réel pour moi, j’aime sortir de mon quotidien lors de mes lectures. Egalement, la transition entre les deux parties se fait de façon un peu abrupte et la fin ne m’a pas entièrement convaincu. Cela dit, la plume de Chattam n’a pas baissé en qualité narrative,  on suit avec intérêt cette histoire, mais le syndrome du page turner, que j’ai pu ressentir avec d’autres livres de cet auteur, ne s’est pas manifesté, ici, avec intensité.

MA NOTE : 8/10

LES COMPAGNONS DU CHAOS, Tome 1 et L'EPEE DU NORD Tome 2 de Luke Scull




Les Seigneurs Mages ont renversé les dieux. Depuis, le monde a changé. Ces tyrans aux pouvoirs démesurés ont besoin de magie brute, produite par les cadavres des dieux déchus. Une guerre dévastatrice menace d'embraser tout le continent. Davarus Cole est un jeune homme rebelle et vantard s'imaginant très bien en élu destiné à renverser le Seigneur Salazar, qui règne sans partage sur la cité de Dorminia. Il va croiser la route de Brodar Kayne, un vieux guerrier des Highlands qui fuit lui-même un autre Seigneur Mage, le Shaman. Si leurs chemins se séparent bien vite, ils vont néanmoins tous les deux se retrouver entraînés dans une lutte acharnée contre Salazar, chacun à leur façon.

MON AVIS : Retour à la fantasy avec ces deux premiers tomes « des compagnons du chaos ». L’idée de base des rois mages ayant assassiné les dieux est plutôt plaisante et bien exploitée. On suit avec plaisir et assiduité les aventures des différents protagonistes principaux, avec un petit bémol pour le personnage de Davarus Cole qui est un peu pénible, au début tout du moins. Concernant les héros nous ne sommes pas dans la grande originalité (mais ça devient difficile de faire du jamais vu), mais cela reste bien écrit et fonctionne. On s’attache à ces personnages ayant un vécu assez difficile. D’ailleurs, ne vous attendez pas à de l’optimisme à chaque page, de nombreuses morts surviennent sans que l’on s’y attende, mais cela sert bien le récit. Egalement, les héros ne sont pas parfaits, tous ont des fêlures dans leurs cuirasses. L’histoire se tient plutôt bien et la lecture se fait aisément, peut-être de petites longueurs dans le second tome, mais rien de flagrant non plus.
Bon début pour cette aventure de fantasy avec ces deux premiers opus, à suivre…

MA NOTE : 8.5/10

mercredi 27 février 2019

LE SIGNAL de Maxime Chattam




La famille Spencer vient de s’installer à Mahingan Falls.
Un havre de paix.
Du moins c’est ce qu’ils pensaient....
Meurtres sordides, conversations téléphoniques brouillées par des hurlements inhumains et puis ces vieilles rumeurs de sorcellerie et ce quelque chose d’effrayant dans la forêt qui pourchasse leurs adolescents.....

MON AVIS : Voici le dernier né de l’esprit  assez tordu de Maxime Chatham, et c’est pour ainsi dire un retour aux sources. En effet, depuis le "5e règne" l’auteur ne s’était plus attaqué au roman fantastique-épouvante. Et plus qu’ un retour aux sources je dirai que c’est un retour en force. En effet, on est dans la lignée de certains livres de  Stephen King,  tant par l’histoire, que par les aspects glauques et sanglants. Nous ne sommes toutefois pas face à une pale copie,  nous avons affaire à du pur Chattam, que ce soit dans la montée en puissance de l’atmosphère  pesante, les descriptions bien crues des différents « accidents », le rythme de l’histoire  sans temps mort. Nous ne sommes pas face à un roman optimiste, tout le monde ne survit pas et je dois dire que cela contribue efficacement  au fait de ne pas lâcher ce bouquin. (il y a d'ailleurs un commentaire amusant concernant cet aspect à la fin du livre).

Comme dans certains précédents ouvrages l’auteur nous conseille  différents morceaux de musique, qui apporte un vrai plus à notre immersion lors de la lecture.

Certains pourraient trouver que l’histoire manque d’originalité, qu’il n’y a rien de nouveau. Peut-être, mais cela reste efficace.Lorsque l’on sort de sa lecture en ayant  une impression rappelant le maitre de l’épouvante qu’est Stephen King, je pense que l’objectif est atteint.

MA NOTE : 9/10

LE MANUSCRIT INACHEVE de Franck Thilliez




Aux alentours de Grenoble, une voiture finit sa trajectoire dans un ravin après une course-poursuite avec la douane. Dans le coffre, le corps d'une femme. A la station-service où a été vu le conducteur pour la dernière fois, la vidéosurveillance est claire : l'homme n'est pas le propriétaire du véhicule.
Léane Morgan et Enaël Miraure sont une seule et même personne. L'institutrice reconvertie en reine du thriller a toujours tenu sa vie privée secrète. Sa vie ? Un mariage dont il ne reste rien sauf un lieu, L'Inspirante, villa posée au bord des dunes de la Côte d'Opale, et le traumatisme de l'enlèvement de sa fille Sarah. L'agression soudaine de son mari va faire resurgir le pire des quatre années écoulées.
Dans le vent, le sable et le brouillard, une question parmi d'autres se pose : vers qui, vers quoi se tourner, quand l'unique vérité est que tout vous devient étranger ?

MON AVIS : Voici le dernier Thilliez dans lequel l’auteur s’amuse à nous balader d’une piste à une autre, de façon à ce que même une fois le livre terminé, rien ne reste certain. Dans ce roman, les mises en abyme sont à l’honneur. En effet, l’histoire contée est en fait issu de l’imagination d’un certain Caleb Traskman qui n’aurait pas fini son manuscrit. Celui-ci nous est présenté par son fils et la maison d’édition qui ont la charge de le terminer. Mais c’est plus tordu encore, car, en fait , de nombreux indices sont parsemés dans ce livre et cela nous livrerait des révélations sur de nombreux points, notamment la fin. J’utilise le conditionnel, car il faut que je m’y replonge afin d’éclaircir tout ça. Alors, rassurez-vous, même si l’on ne détecte pas tout cela, l’histoire se lit aisément, avec passion grâce à la virtuosité habituelle de l’auteur.  L’histoire est faite de façon à diriger notre attention sur un point précis alors que l’action se déroule ailleurs ( les misdirections  utilisés en prestidigitation).
Thilliez nous livre un thriller des plus efficace, haletant et construit de façon à nous désorienter  un maximum, mais sans jamais nous perdre totalement. (forcément une énigme dans un livre dans un livre...)

MA NOTE : 9/10

LES SALAUDS GENTILSHOMMES TOME 2 ET 3 : DES HORIZONS ROUGE SANG et LA REPUBLIQUE DES VOLEURS de Scott Lynch





Laissant derrière eux leur passé, Locke et Jean font route direction les Sept Essences, vers la cité de Tal Verrar, où ils prévoient de réaliser leur plus gros coup : dévaliser L'Aiguille du péché, sorte de casino élitiste dirigé d'une main ferme par son directeur, Requin, secondé par son employée de confiance Selendri. Dans ce casino, tout acte de tricherie est récompensé par un vol plané du haut de la tour. Mais les mages de Karthain ont d'autres projets pour les deux héros et les remettent entre les mains de l'Archon, dictateur militaire qui compte bien se servir d'eux pour redorer son blason auprès du peuple et ainsi raffermir son pouvoir. Locke et Jean sont donc confrontés à un « jeu périlleux » où aucun faux pas n'est permis : d'un côté parvenir à voler Requin, d'un autre côté remplir la mission fixée par l'Archon…

MON AVIS : J’ai lu les tomes 2 et 3 à la suite sans aucun souci, aucune sensation de longueur. Si l’on retrouve avec plaisir nos arnaqueurs Locke Lamora et Jean Tannen, la trame change selon les opus. Dans le tome 2 les personnages évoluent dans le milieu de la piraterie tandis que le 3e se déroule à  travers la vie politique. J’ai trouvé que ces nouveaux tomes avaient gagné en fluidité, on se laisse emporter au gré des aventures de nos héros. Que ce soit la trame de chaque tome ou l’histoire construite au fil des différents livres, tout est amené avec  efficacité. Les révélations faites sur les différents protagonistes sont justement distillées de façon à ne pas l’emporter sur le déroulement de l’histoire. Ces révélations d’ailleurs, auront  plus d’importance dans le tome 3.
Comme dit plus haut, dans « les horizons rouge sang » nos héros évoluent dans le milieu de la piraterie et j’avoue avoir éprouvé un certain plaisir enfantin à me retrouver parmi des voleurs et des pirates. Très bon opus dans lequel Locke et Jean font preuve de talents  d’adaptation des plus créatifs.
Dans « la république des voleurs » outre les révélations évoquées plus haut, on retrouve une vieille connaissance de Locke. Ces deux personnages vont d’ailleurs se livrer à un jeu assez distrayant. La politique a la part belle dans cet ouvrage, sans laisser de côté, heureusement, les escroqueries et autres facéties chères à nos héros.  A noter que ce tome 3 commence vraiment à la suite du 2.

Dans l’ensemble, j’apprécie beaucoup ce côté roublard- gentleman-cambrioleur qui est assez rare dans les romans de Fantasy que j’ai pu lire.

MA NOTE 8.5/10

VOL POUR KIDNEY de Franck Thilliez




Que reste-il à vendre lorsque la misère vous a tout pris ? Son corps , en entier ou en morceaux.
Déballant une paire de Jimmy Choo, alors que lui s'était contenté de déballer les médicaments dont il ne se passait plus depuis trois années, entre deux dialyses, elle constata le trouble de son mari. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Je l'ai rencontré... souffla Paul. Il a vingt-neuf ans et une femme qui s'appelle Haniya. C'est un malheureux. Il ne sait ni lire ni écrire, et à peine ce qu'il faut pour survivre. Il ne savait même pas ce qu'était un rein.

MON AVIS : une petite nouvelle de 12 pages traitant du commerce illégal d’organe. Nous sommes loin des Thriller qu’affectionne Franck Thilliez, il s’agirait plus de l’exploitation d’un fait, malheureusement, divers. Même si c’est court cela reste du Thilliez, c’est concis, bien amené et percutant. Si vous avez 20 min, je vous conseille cette nouvelle qui ne laisse pas de marbre. Nous avons ici affaire à une des dérives extrêmes de la société de consommation et des différences sociales.

MA NOTE : 8.5/10

jeudi 31 janvier 2019

AETERNIA tome 1 : La Marche Du Prophète et tome 2 : L'Envers Du Monde de Gabriel Katz




Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.Dans le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang...


MON AVIS : Je reconnais aisément que ce qui m’a attiré dans ce roman est ce grand guerrier vieillissant rappelant un certain Druss. Mais cela ne se limite à cela. Nous avons ici un roman de fantasy, d’un auteur français, bien réussi dans l’ensemble. On se laisse facilement transporter par les aventures des différents personnages et la trame de guerre de religion qui évolue. Je dois dire que j’ai plus apprécié le premier tome, même si le second est dans la même veine, peut-être est-ce dû aux changements survenus quant aux différents protagonistes… Ces romans se lisent plutôt facilement  et plaisamment, mais il y a quelques petits points qui dénotent. La ville dont  la description est sommaire, les dialogues un peu simples parfois et deux trois autres petites choses qui pêchent  légèrement,  mais sans nuire grandement à l’histoire.
Bon roman de pour les amateurs de fantasy, mais apparemment pas le meilleur de cet auteur, je me suis procuré la trilogie "le puits des mémoires" qui a très bonne presse... mais j'en parlerai ultérieurement.

MA NOTE : 7.5/10

DEMENCES de Graham Masterton




Les 137 pensionnaires de l'asile, tous de dangereux criminels, avaient brusquement disparu sans laisser de trace. La police ne les avait jamais retrouvés. Comment aurait-on pu imaginer, ne serait-ce qu'une seconde, qu'ils s'étaient réfugiés dans les murs mêmes de l'asile, à l'intérieur des murs? Il n'y a que les fous pour croire sérieusement à l'efficacité de la magie noire. Et les fous furieux pour s'en servir.

MON AVIS : Dans la série fantastique-horrifique tendance gore, voici Graham Masterton. J’avais lu certains de ces ouvrages il y quelques années, série "les guerriers de la nuit" et "manitou" entre autres, et j’avais gardé des souvenirs assez trash, mais « agréable » à lire. Du coup, après le livre de Matheson je me suis lancé dans « démences ».
Tout d’abord, âmes sensibles s’abstenir, les caractéristiques récurrentes chez cet auteur sont les scènes gores, le sexe et les divinités oubliées. Et ici, pour une fois, l’aspect sexe est très secondaire, voire inexistant, pour le reste, on est servi. Que ce soit dans l’atmosphère ou la description, tout est fait pour que ce livre soit bien glauque. Mais ce n’est pas un nanar type série Z qui aurait tendance à nous faire sourire, non, l’appréhension du « que va-t-il se passer » est bien là. L’histoire se tient bien avec sa construction dans un premier temps puis vient l’explication avec des thèmes chers à Masterton et très bien exploités.
On a affaire à un très bon Masterton, un roman horrifique pour cœur bien accroché. Par contre, une petite tendance à surveiller les murs et sols va peut-être se développer à la suite de ce roman J

MA NOTE : 8.5/10


ASSASSIN ROYAL : LE FOU ET L’ASSASIN Tome 1-4 de Robin Hobbs




FitzChevalerie Loinvoyant, bâtard de la famille régnante des Six-Duchés et assassin royal à la retraite, a quitté la cour et ses intrigues pour couler des jours paisibles dans sa demeure de Flétribois. Aux yeux du monde, Fitz est mort et enterré. Loin du roi et de ses basses besognes, celui qui vit désormais sous le nom de Tom Blaireau profite néanmoins d’une vie respectable de propriétaire terrien, marié à son amour de jeunesse, Molly. Bien qu’il soit hanté par l’absence de son ami le Fou, dont il n’a plus de nouvelles depuis bientôt dix ans, et la disparition de son loup, Œil-de-Nuit, les vicissitudes du quotidien ont relégué le Prophète blanc et son compagnon de Vif au rang de souvenirs. Jusqu’au jour où de pâles inconnus arrivent sur ses terres et menacent le bien-être des siens…



MON AVIS : La suite de l’assassin royal, comment avais-je pu passer à côté alors que j’avais adoré les deux premiers cycles ? Une amie me l’a fait découvrir il y a peu  et je dois dire que je me suis précipité dessus avec avidité afin de retrouver Fitz et Le Fou. Je dois dire que cela commence très bien, on retrouve les Loinvoyant et leurs histoires de famille notamment la descendance de Fritz : Abeille.
Dans un premier temps on attend avec impatience le retour du fou même si l’on devine qu’il tiendra un rôle important dans ce nouveau cycle. Ce retour ne se fait pas trop désirer, car l’on apprend à connaitre la nouvelle vie de Fritz. Le style reste toujours aussi fluide, on retrouve avec plaisir des personnages participant aux premiers cycles , même l’ombre d'OEil de nuit plane pour mon plus grand plaisir. La trame principale qui frôle avec les origines du Fou est alléchante également. Malheureusement, cela traine en longueur, on a l’impression qu’il a fallu faire six tomes afin de ressembler aux autres cycles et cela se sent. L’intrigue principale n’avance pas, le rythme est lent et les personnages ont tendance à l’autoapitoiement récurant. Il faut attendre un bon bout de temps avant que l’aventure pointe le bout de son nez, les protagonistes principaux ont tendance à rester bien au chaud chez eux.
 Peut-être eut-il fallu que je ne lise pas  ces romans les uns à la suite des autres. En raison de cette monotonie qui s’installait peu à peu, je me suis arrêté à la fin du tome 4.
Mais ce sera pour mieux y revenir, car je veux connaitre la fin des aventures de Fitz et du Fou


MA NOTE : 7/10 à  voir pour les deux derniers

PROMETHIUM de David Forrest


Après l’angoissant Légion, David Forrest signe avec Prométhium un nouveau thriller explosif, sans temps mort, où s'entrecroisent légendes urbaines et faits réels terrifiants.
Un corps tombé du ciel déclenche une succession d’évènements qui va entraîner le lieutenant de police Inès Herrera dans une vertigineuse spirale de mort.
Face à des ennemis inattendus et des dangers inimaginables, elle n’aura d’autre choix que d’affronter ses peurs pour espérer leur survivre.


MON AVIS : Voici donc la suite de « Legion », on retrouve donc le protagoniste principal du premier tome en tant qu’ « invité » . Il n’est pas impératif d’avoir lu le premier opus pour comprendre l’intrigue. L’histoire commence plutôt bien et de manière assez originale avec ce corps tombé du ciel, mais j’ai trouvé que cela retombait par la suite. Même si l’on retrouve des personnages du premier opus, l’histoire s’essouffle assez rapidement, cela manque de rythme et de profondeur. Roman qui se lit, mais n’est pas extraordinaire.

MA NOTE : 6/10

jeudi 3 janvier 2019

BOURBON KID de Anonyme



Les Dead Hunters ont une morale très personnelle. C'est la moindre des choses pour une confrérie de tueurs sanguinaires. Ils ont aussi quelques menus défauts, se croire invincibles, par exemple. Un démon va néanmoins vite les détromper. Malin, fort et intelligent comme seuls les démons savent parfois l'être, il va tranquillement les décimer les uns après les autres. À une exception près. Un des membres des Hunters reste en effet introuvable, et non des moindres : le Bourbon Kid.
Notre démon va alors jeter toutes ses forces dans la bataille, depuis les quatre cavaliers de l'Apocalypse jusqu'à une armée de morts vivants, pour retrouver et anéantir définitivement notre tueur bien-aimé.

MON AVIS : C’est avec plaisir que j’ai retrouvé le Bourbon Kid et compagnie dans ce dernier opus. Fidèle à son style, l’auteur nous invite dans une aventure complètement déjantée dans laquelle sont réunis aussi bien les anciens protagonistes (Elvis,  Rodeo Rex, Sanchez, etc.) que les petits nouveaux (L’Iroquois, Bébé, Jasmine).
Dans ce sixième tome, Anonyme fait appel à Caïn et aux Cavaliers de l’Apocalypse afin d’exterminer nos « sympatiques heros », plus particulièrement le Bourbon Kid. Et la confrontation est des plus mouvementées.
Ce roman n’est pas des plus subtils, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Lorsque l’on ouvre ce livre, le mieux est de débrancher le cerveau et de profiter pleinement de ce moment grand-guignolesque parsemé d’humour potache et de violence gratuite. Tout est à l’excès, pas de demi-mesure, Anonyme se plait dans la caricature et cela nous offre un livre assez jouissif dans lequel la réflexion et la morale n’ont que peu de place.

MA NOTE : 8/10

SHARAKHAI, Tome 1 : Les Douzes Rois De Sharakhaï et Tome 2 : Le Sang Sur Le Sable de Bradley P. Beaulieu




Dans les arènes de Sharakhaï, la perle ambrée du désert, Çeda combat tous les jours pour survivre. Comme de nombreux autres, elle espère la chute des douze Rois immortels qui dirigent la cité depuis des siècles. Des souverains cruels et tout-puissants qui ont peu à peu écrasé tout espoir de liberté, protégés par leur unité d’élite de guerrières et les terrifiants asirim, spectres enchaînés à eux par un sinistre pacte. Tout change lorsque Çeda ose braver leur autorité en sortant la sainte nuit de Beht Zha’ir, alors que les asirim hantent la ville. L’un d’eux, coiffé d’une couronne en or, murmure à la jeune fille des mots issus d’un passé oublié. Pourtant, elle les connaît. Elle les a lus dans un livre que lui a légué sa mère. Et le lien que Çeda découvre entre les secrets des tyrans et sa propre histoire pourrait bien changer le destin même de Sharakhaï…

MON AVIS : Ce roman fut une assez bonne surprise pour moi. En effet, on se plonge assez rapidement dans les aventures de cette  femme « gladiateur » aux origines assez flous. Le côté « Moyen-Orient » y est pour beaucoup, cela change des mondes « classiques » de la fantasy. Après, les essentiels y sont : magie, créatures, roi-mages despotiques, combats… rien de très original non plus, mais cela reste efficace. L'histoire
se suit bien, la trame évolue de manière constante et l’on a envie de connaitre la suite. A noter que le rythme du second tome m’a paru moins soutenu, on a parfois la sensation que cela traine en longueur. A voir pour la suite, le tome 3 sort en novembre en France.


MA NOTE : 8/10

LEGION de David Forrest


L'hôtel-Dieu est-il hanté ?Une série de meurtres sans mobile ni lien apparent fait trembler les murs de l'hôpital nantais.Le capitaine de police Ael Guivarch, perfectionniste maladif et rationaliste méthodique, refuse de croire aux origines surnaturelles de cette escalade de violence, persuadé que sa source est bien plus rationnelle. Mais sa quête de la vérité va mettre en péril ses plus profondes convictions... et peut-être même plus encore...

MON AVIS : Je ne connaissais pas cet auteur français, mais étant friand de thriller, je me suis laissé tenter.  Ce livre se laisse lire assez aisément, l’histoire mélangeant thriller et fantastique, est prenante, les crimes sont assez violents  et sanguinolents, le personnage principal intéressant  et attachant, notamment grâce à ses « soucis ». Mais malheureusement, j’ai trouvé que cela s’essoufflait un peu vers la fin du livre. Certes, la trame est importante dans un thriller, mais il ne faut pas que l’on ait l’impression d’une fin expéditive et c’est le cas ici. La promesse ne tient pas ses engagements,  c’est dommage. 


MA NOTE : 7/10