mercredi 8 mai 2019

CHEVALIER BLANC, CYGNE NOIR de David Gemmel


« Bimbo » Jardine est un homme à part, un géant au cœur d’or, généreux avec ses amis, craint par ses ennemis. Chargé de collecter de l’argent pour Reardon, le malfrat du quartier, et en dépit de son habileté à user de ses poings, il a la réputation d’être un homme d’honneur dans le Sud de Londres, où il vit. Mais quand Bimbo s’interpose lors d’une agression à caractère homophobe, puis s’attaque à celui qui l’a commanditée, il se retrouve contraint malgré lui à affronter son propre patron. Reardon ne peut perdre la face. Persuadé d’avoir agi avec justesse, Bimbo refuse de se plier. Quand les deux hommes entreront en guerre, d’autres vies seront menacées…

MON AVIS : J’avoue avoir hésité avant de me lancer dans ce Gemmel. L’auteur étant spécialisé en fantasy, un polar noir de sa part m’a surpris et je craignais d’être déçu. Que nenni ! Car si l’on navigue dans une époque totalement différente, nous retrouvons, à travers ce Bimbo, des réminiscences des précédents livres parus. En effet, un colosse d’un certain âge généreux, altruiste, attachant et pourtant exerçant un métier violent et peu moral. Il y a un petit air de Druss dans les parages J également, ce personnage collecteur de fond n’est pas sans rappeler l’auteur lui-même, de par sa taille et du métier de videur qu’il a exercé à Soho).
Une fois de plus, le talent de conteur de Gemmel  remplit son office, on ne lâche pas ce livre facilement. L’atmosphère mafieuse de ce quartier de Londres, les personnages secondaires, qui ont tous leur importance, le rythme de l’histoire, tout est fait pour que l’on s’attache à ce héros des plus costaud, violent, certes, mais il ne sait faire que ça; et, ce, sans une once de méchanceté. Le genre de type que l’on aimerait avoir pour ami, celui qui est là pour toi, quels que soient les problèmes que tu rencontres.
A noter que ce roman a été écrit en 1993 soit la même année que Druss La Légende.
Normalement, il ne reste plus qu’un livre à paraître de cet auteur, son titre est "Le Masque de Mort" dont la sortie est prévue le 15 Mai.


MA NOTE : 10/10

LE PUITS DES MEMOIRES Intégrale de Gabreil Katz



Trois hommes se réveillent dans les débris d'un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d'eux n'a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venus de l'autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver.
Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire.

MON AVIS : Après avoir lu Aeternia, je me suis lancé dans cette trilogie et grand bien m’a pris. Nous commençons donc cette histoire avec trois amnésiques qui se découvrent en même temps que nous. Les personnages se révèlent au fil du livre, et l’on se prend à faire des spéculations selon les capacités, le physique, les réactions de chacun.  Il y a d’ailleurs peu de chance de tomber juste, l’auteur nous livre les indices au compte-goutte ou bien nous induit souvent en erreur. La trame de l’histoire est bien construite, reposant sur la politique du royaume, et bien rythmée. Ceci dit, j’ai une petite préférence pour la partie de l’histoire où l’on ignore l’identité de nos héros, on est alors dans le flou, les possibilités sont nombreuses et c’est plutôt plaisant. La dernière partie n’est pas bâclée pour autant, mais on devine plus aisément certains pans de l’histoire. Il s’agit là d’un très bon roman de fantasy qui contient beaucoup d’ éléments classiques au genre, magicien, nécromancie, combat spectaculaire, créatures surnaturelles, des héros charismatiques (même si l’un d’entre eux ressort un peu plus à mon goût)… ainsi qu’une certaine originalité quant à l’histoire. Tout ceci fait que l’on n’arrête pas facilement la lecture qui, du coup, se finit trop vite.

MA NOTE : 9/10


LA TERRE DES MORTS de Jean-Christophe Grangé

Quand le commandant Corso est chargé d’enquêter sur une série de meurtres de strip-teaseuses, il pense avoir affaire à une traque criminelle classique.
Il a tort : c’est d’un duel qu’il s’agit. Un combat à mort avec son principal suspect, Philippe Sobieski, peintre, débauché, assassin.
Mais ce duel est bien plus encore : une plongée dans les méandres du porno, du bondage et de la perversité sous toutes ses formes. Un vertige noir dans lequel Corso se perdra lui-même, apprenant à ses dépens qu’un assassin peut en cacher un autre, et que la réalité d’un flic peut totalement basculer, surtout quand il s’agit de la jouissance par le Mal.

MON AVIS Je suis toujours un peu mitigé quand je commence un Grangé, car je trouve que ses romans sont inégaux en qualité. Celui-ci tient son quota de scène glauque et assez trash, il faut dire que la trame se déroule dans le milieu du SM extrême. Le personnage principal n’a rien d’extraordinaire, il s’agit d’un flic ayant un vécu  chargé, notamment grâce à une ex-femme ayant des pratiques …comment dire… qui font mal rien qu’à la lecture. Mais, généralement, ce genre de personnage, un peu abimé par la vie, mais luttant pour ne pas s’y abimer, me plait bien.
Ce flic, donc, va évoluer dans le milieu du SM afin de résoudre une série de meurtres composée telles des peintures de Goya, certaines réelles (Pinturas negras), d’autres imaginaires (Pinturas royas). Les descriptions des pratiques ou des corps sont faites sans fioritures,  c’est gore et cela occasionne même quelques crispations lorsque l’on imagine la douleur ressentie. Ceci di,t nous n’assistons pas non plus à un concours de torture, tout ce qui est évoqué est au passé, cela ne se déroule pas « sous nos yeux ».
La trame est bien construite, mais je n’ai pas été complètement convaincu par la fin, je m’attendais à quelque chose de plus surprenant. Egalement, j’ai trouvé une certaine redondance avec ce peintre auquel toutes les femmes succombent. Bon polar donc, mais pas complètement abouti à mon goût , il manque un je ne sais quoi de surprenant qui aurait permis de me convaincre pleinement.

MA NOTE : 7/10

LE PORTRAIT DU MAL de Graham Masterton




Un portrait de douze personnages au visage en décomposition... La toile est l'oeuvre d'un certain Waldegrave, ami d'Oscar Wilde et passionné d'occultisme, mais elle est sans valeur et plutôt médiocre.
Alors pourquoi la mystérieuse Cordélia Gray veut-elle à tout prix s'en emparer ? Quel est le secret du portrait ? Qui sont ces douze personnages ?
Vincent Pearson, l'actuel propriétaire du tableau, découvre un lien entre cette oeuvre démoniaque, et une série de meurtres particulièrement abominables qui secouent depuis quelques mois la Nouvelle-Angleterre…

MON AVIS : Je continue donc dans la série Masterton avec ce livre qui fait évidemment référence au célèbre roman d’Oscar Wilde. Pas de surprise concernant le fonctionnement du portrait, sauf qu’ici c’est une famille entière qui est concernée.  Et pas des plus sympathique, évidemment. Tous les membres ne sont pas exploités de façon approfondie, mais nous avons ici de dignes représentants des diverses perversions que des siècles d’existence peuvent engendrer.
Masterton se livre donc à une exploitation du « mythe » de Dorian Gray, mais avec son style. Que ce soit à travers les scènes horrifiques, la façon dont les divers protagonistes évoluent ou bien le fonctionnement « interne » du tableau, tout s’enchaine avec fluidité et efficacité.
Bon Masterton, mais le fait que l’on connaisse déjà « l’intrigue » principale nuit dans un premier temps au suspens… Heureusement, l’auteur fait preuve d’imagination  et va plus loin dans son utilisation du tableau afin de nous livrer un roman abouti et non pas une ré-écriture d’un livre déjà existant.

MA NOTE : 7.5/10

MES CONVERSATIONS AVEC LES TUEURS de Stephane Bourgoin



"Cela fait trente ans que j'interroge les serial killers. J'ai rencontré plus de soixante-dix de ces tueurs et tueuses multirécidivistes aux quatre coins de la planète. J'ai accumulé des ouvrages de criminologie, journaux de faits divers, archives de police, photos et vidéos de scènes de crimes, confessions, dessins et écrits.
Dans mes livres, j'ai toujours présenté les serial killers de manière distanciée, sans porter le moindre jugement ni faire part de mon ressenti. Dans Mes conversations avec les tueurs, je désire vous faire partager l'envers du décor. Vous montrer l'épreuve physique de ces rencontres, les moments d'angoisse qui précèdent les entretiens, la peur, parfois. Vingt ans plus tard, mon corps se souvient encore de la terreur qui s'est emparée de moi lors de ma rencontre avec Gerard Schaefer, un ex-policier accusé du meurtre de 34 femmes en Floride. Dès l'instant où je me suis trouvé face à lui, j'ai eu le sentiment d'être confronté au Mal absolu.
Je suis préparé, mentalement, à rencontrer ces "personnages" plus ou moins hors du commun. Mais à mon retour à Paris, je me demande parfois si ces voyages ont eu lieu. Oui, ils sont bien réels. Et incroyables."

MON AVIS Je connaissais Stéphane Bourgoin à travers les divers reportages sur les tueurs en série que j’ai pu regarder, mais je n’avais jamais lu un de ses ouvrages. Etant friand de thrillers, il est toujours intéressant de voir la différence entre la fiction et la réalité. Et forcément, la réalité est bien plus effrayante, on ne peut la faire disparaître comme on fermerait un livre.
Cet ouvrage est constitué de deux parties.
La première définit la notion de serial-killer, ce qui est utile, car nous ne connaissons généralement que la définition basique.
Ensuite viennent les interviews de serial-killer plus ou moins connus. Ce qui est un peu différent ici, c’est que l’auteur nous fait partager la préparation ainsi que ses ressentis. J’avais vu les reportages qui sont abordés dans ce livre, c’est intéressant de voir un peu l’envers du décor.
Nous  avons affaire à des gens qui racontent leur histoire comme si c’était une histoire banale alors que les faits sont des plus sordides et violents, c’est assez étrange à lire.
L’auteur parle souvent de Gerard Schaefer comme étant l’un des pires tueurs qu’il ait interviewés. Je vous invite à aller voir par vous-même, sur internet, pour vous faire votre propre idée, mais le gars n’inspire pas confiance.
Livre intéressant pour les amateurs, mais assez spécialisé évidemment.

MA NOTE : 7.5/10

TENGU de Graham Masterton


Le Tengu est un Kami noir de la mythologie japonaise, un démon, le pire d'entre tous, le plus maléfique. Il se nourrit de la faiblesse et de la corruption de l'âme humaine. L'homme possédé par lui bénéficierait une force physique invincible et d'une résistance à toutes les blessures. Il deviendrait une « machine » à tuer. Même s'il était découpé en morceaux, ces derniers repousseraient pour devenir des démons contrefait et plus hideux que l'original. Lorsque la police de Los Angeles découvre le cadavre déchiqueté d'une jeune actrice, l'inspecteur Skrolnick suppose qu'il doit s'agir d'un animal. Il est bien loin de se douter que ce meurtre annonce le début d'une série qui risque de plonger les Etats-Unis dans l'apocalypse.

MON AVIS : Avec Tengu, Masterton exploite la mythologie japonaise qui m’était totalement inconnue. De ce fait, j’ai trouvé que  le thème de base du livre était original et bien exploité. Évidemment, s’agissant d’un livre fantastique, horreur, les scènes gores sont omniprésentes et assez détaillées, ça ne rigole pas !!! Le rythme est assez soutenu, tout s’enchaine bien , grâce à une action omniprésente, parsemée de-ci de-là de scènes de « détente charnelle » assez récurrentes chez cet auteur. Par contre, j’ai trouvé que les personnages principaux manquaient de charisme, de présence. Egalement, l’explication de la présence de ces tengus ne m’a pas convaincu plus que ça, non pas parce que ce n’était pas plausible, mais l’explication m’a semblé un peu simpliste et pas forcément nécessaire. Les Tengus auraient presque pu se suffirent à eux-mêmes.
Malgré ces détails, nous avons ici un bon Masterton, avec les éléments qui lui sont chers, sang, sexe, divinités plus ou moins oubliées et bien sûr une bonne dose d’ambiance glauque.

MA NOTE : 7.5/10


L'APPEL DU NEANT de Maxime Chattam



L’APPEL DU NEANT de Maxime Chattam
Tueur en série...
Traque infernale.
Médecine légale.
Services secrets.
... Terrorisme.
La victoire du Mal est-elle inéluctable ?

Ce thriller va détruire vos nuits et hanter vos jours.

MON AVIS : Voici donc le troisième livre de Chattam ayant pour protagoniste principal Ludivine Vancker (Cf la conjuration primitive et la patience du diable). Le livre est construit en deux parties. Dans un premier temps nous naviguons dans une enquête à la recherche d’un serial-killer puis dans un second temps nous nous orientons vers le terrorisme, sujet d’actualité lors de la sortie du livre et, malheureusement, encore maintenant. J’ai été moins passionné par cette deuxième partie. C’est pourtant très bien documenté et écrit, mais le sujet était peut être trop ancré dans le réel pour moi, j’aime sortir de mon quotidien lors de mes lectures. Egalement, la transition entre les deux parties se fait de façon un peu abrupte et la fin ne m’a pas entièrement convaincu. Cela dit, la plume de Chattam n’a pas baissé en qualité narrative,  on suit avec intérêt cette histoire, mais le syndrome du page turner, que j’ai pu ressentir avec d’autres livres de cet auteur, ne s’est pas manifesté, ici, avec intensité.

MA NOTE : 8/10

LES COMPAGNONS DU CHAOS, Tome 1 et L'EPEE DU NORD Tome 2 de Luke Scull




Les Seigneurs Mages ont renversé les dieux. Depuis, le monde a changé. Ces tyrans aux pouvoirs démesurés ont besoin de magie brute, produite par les cadavres des dieux déchus. Une guerre dévastatrice menace d'embraser tout le continent. Davarus Cole est un jeune homme rebelle et vantard s'imaginant très bien en élu destiné à renverser le Seigneur Salazar, qui règne sans partage sur la cité de Dorminia. Il va croiser la route de Brodar Kayne, un vieux guerrier des Highlands qui fuit lui-même un autre Seigneur Mage, le Shaman. Si leurs chemins se séparent bien vite, ils vont néanmoins tous les deux se retrouver entraînés dans une lutte acharnée contre Salazar, chacun à leur façon.

MON AVIS : Retour à la fantasy avec ces deux premiers tomes « des compagnons du chaos ». L’idée de base des rois mages ayant assassiné les dieux est plutôt plaisante et bien exploitée. On suit avec plaisir et assiduité les aventures des différents protagonistes principaux, avec un petit bémol pour le personnage de Davarus Cole qui est un peu pénible, au début tout du moins. Concernant les héros nous ne sommes pas dans la grande originalité (mais ça devient difficile de faire du jamais vu), mais cela reste bien écrit et fonctionne. On s’attache à ces personnages ayant un vécu assez difficile. D’ailleurs, ne vous attendez pas à de l’optimisme à chaque page, de nombreuses morts surviennent sans que l’on s’y attende, mais cela sert bien le récit. Egalement, les héros ne sont pas parfaits, tous ont des fêlures dans leurs cuirasses. L’histoire se tient plutôt bien et la lecture se fait aisément, peut-être de petites longueurs dans le second tome, mais rien de flagrant non plus.
Bon début pour cette aventure de fantasy avec ces deux premiers opus, à suivre…

MA NOTE : 8.5/10