mercredi 14 mai 2014

CONSCIENCE ANIMALE de Franck Thilliez


Et si se terrait en chacun de nous une animalité sanguinaire ? Et s'il était possible par un sacrifice bien mené de la réveiller ? Et si un homme avait précisément en tête d'user de ce savoir secret pour mettre en place une gigantesque entreprise assassine ? C'est dans le tourbillon de tous ces " si " que vont être aspirés Warren, père de famille presque ordinaire, Sharko, inspecteur tenace et téméraire, Moulin, jeune recrue faisant ses premières armes, et Neil, linguiste pour le moins singulier. Nouant leur destin dans une enquête balisée par le sang et la cruauté, ils devront affronter l'impensable pour réaliser l'impossible. Mais quel sera le coût de cet impossible ?

MON AVIS : Voici donc le tout premier roman publié de Franck Thilliez, auteur que j’apprécie grandement, mais là n’est pas la question. C’est également la première apparition de l’inspecteur Sharko, mais cela pourrait être considéré comme une ébauche du personnage. En effet, outre le prénom différent, il sera retravaillé par la suite ainsi que son histoire qui n’aura rien à voir avec les événements survenus dans ce livre. Evidemment, l’auteur aborde un thème qui lui est cher, les meurtres en série, et ce à travers l’animal qui se tapit en chacun de nous, et  malheureusement, ce n’est pas une métaphore. Thilliez fait ici appel au fantastique, chose qu’il maîtrise actuellement, mais d’une manière trop brutale, soudaine. C’est limite trop simple, la trame principale repose sur une sorte d’invocation qui transforme les gens, et cela prend des proportions un peu grandiloquentes.
De plus le personnage central, celui que l’on suit le plus n’est pas l’inspecteur, mais bien le tueur ainsi que ses émules, mais de façon trop appuyée, aucune identification possible (enfin normalement). Ici pas d’angoisse, de sueurs froides, juste la description de désirs sauvages, de meurtres cannibales assez barbares. Il manque  cette atmosphère si particulière, presque palpable, qui nous fait craindre la page suivante.
En définitive, ce bouquin n’est qu’un premier jet de ce que deviendra l’écriture de Franck Thilliez. Ce livre est plus pour les fans qui verront ainsi l'évolution de cet auteur. Et pour les autres, si vous voulez découvrir son univers je vous conseillerais plutôt de commencer par « Train d’enfer pour Ange Rouge » ou le travail commencé dans Conscience Animale est complètement abouti.


MA NOTE : 6/10

lundi 31 mars 2014

LE PORTEUR DE LUMIERE : TOME 1, LE PRISME NOIR et TOME 2 , LE COUTEAU AVEUGLANT de Brent Weeks


Gavin est le Prisme, l’homme le plus puissant du monde. Il est à la fois grand prêtre, magicien et empereur ; seuls son énergie, son intelligence et son charisme parviennent à préserver une paix bien fragile. Mais les Prismes ne vivent jamais vieux, et Gavin sait exactement combien de temps il lui reste : cinq ans, pour cinq missions impossibles. Lorsque Gavin découvre qu’il a un fils, né dans un pays lointain, il doit décider du prix à payer pour protéger un secret qui pourrait détruire le monde qu’il a créé… 

MON AVIS : Après la trilogie de l’ange de la nuit, Brent Weeks nous livre sa nouvelle épopée. Ici de nouveau nous allons suivre l’initiation d’un jeune garçon, Kip, à la magie, au combat après qu’il ait appris que son père n’est autre que le prisme, sorte d’empereur-magicien. Car la magie tient une forte place dans ce monde et je dois dire de manière assez originale. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, Kip est un gros garçon assez peu doué, et son parcours ne sera pas toujours simple. Mais tout ne tourne pas autour de lui, le prisme ne sert pas de faire valoir et tient une vraie place avec ses propres intrigues. Je dois dire que cela est bien construit avec de bonnes trouvailles que ce soit au niveau politique, magique ou concernant le « grand secret » du prisme et ses implications, tout est assez riche et bien exploité. Peut-être même trop riche justement, car l’on nous plonge souvent dans une situation sans nous donner la moindre explication.   Cette « magie de lumière » par exemple est une bonne trouvaille, mais l’on doit tâtonner quant à son fonctionnement un bon moment  avant de bien tout comprendre. C’est le reproche majeur que je ferais, un manque de mise en place qui se ressent dans la compréhension de l’histoire. Et de par la même, dans le rythme, car si l’on prend une pause pour se demander comment ceci ou cela a pu se produire, on perd un peu le fil et c’est bien dommage.
Nous avons donc une bonne aventure de fantasy dont on attendra le troisième et dernier tome en août 2014.


MA NOTE 8/10

jeudi 27 mars 2014

L'ENCRE ET LE SANG de Franck Thilliez et Laurent Scalese


William Sagnier, écrivaillon un peu raté, arrive à Hong Kong, bien décidé à tuer son ex et son amant : Cassandra et Jack Malcombe. Ceux-ci lui ont volé son manuscrit qui est depuis un énorme succès international. Par hasard, William tombe sur une vieille machine à écrire aux pouvoirs étranges.

MON AVIS : Attention, ne surtout pas lire le quatrième de couverture, celui-ci dévoile pratiquement toute l'histoire.

Voici donc une petite nouvelle écrite à quatre mains qui m’avait échappée jusqu’ici, fait assez rare quand Thilliez est de la partie. Alors tout d’abord, la crainte que l’on peut avoir dans le cas de coauteur réside souvent dans les cassures qui peuvent subvenir dans le style ou l’histoire. Ici cela a été évité, le style est fluide, la présentation des personnages, généralement trop courte dans une nouvelle, est astucieusement réalisé tout en contribuant à l’intrigue. Quant à l’intrigue, justement, elle est de nature fantastique, chose assez peu commune chez Thilliez, seulement un roman et une nouvelle à ce jour, pour Saclese je le connais trop peu pour me prononcer quant à son style et ses habitudes. Tout se lit très rapidement grâce à un environnent assez exotique et parfois oppressant, Hong Kong, des actions assez courtes, mais intenses, d’intelligents  retournements de situations et une belle mise en abîme. Bonne nouvelle que l’on finira en se demandant ce que l’on aurait pu faire d’une telle machine, mais je ne suis pas sûr que la réponse nous satisfasse.

MA NOTE : 8.5/10

mardi 18 mars 2014

LES CHRONIQUES DES DIEUX de James Clemens

Durant quatre mille ans, rien n'est venu troubler la paix des Neuf Contrées, bénies des dieux... mais les dieux meurent aussi. Meeryn, déesse des Iles d'Estivage, a été sauvagement assassinée. Le seul témoin, Tylar de Noche, est un ancien Chevalier d'ombre. Cette caste de combattants puissants et respectés a reçu la Grâce de se déplacer sans être vu et de s'esquiver dans les ténèbres. Mais frappé d'infirmité, Tylar est tombé en disgrâce. Or, en mourant, la déesse lui a accordé une bénédiction : une marque qui a guéri son corps blessé mais que beaucoup voient comme la preuve qu'il est l'assassin. Pourchassé sans relâche, Tylar doit prouver son innocence et vaincre le véritable coupable...

MON AVIS J’avais lu il y a quelque temps déjà la série "les  bannis et les proscrits" du même auteur et j’avais trouvé cela bien sympa. Donc me basant sur ce souvenir positif je me suis lancé dans ces chroniques se composant de deux volumes pour le moment. Alors pour ce qui est de l’histoire, l’idée est assez originale avec ses dieux-humains qui deviennent fous s’ils ne s’attachent pas à un pays, les Chevaliers d’ombre, également, sont assez attrayants. Le personnage principal, Tylar, est bien travaillé avec ce passé ayant causé sa perte tant morale que physique. Mais voilà, même si le rythme reste assez soutenu, les idées bien trouvées, les personnages secondaires ne sont pas marquants, même Tylar dans le second tome perd un peu de substance. Il est vrai que l’on se concentre sur d’autres protagonistes dans le deuxième volet, mais je ne m’y suis pas franchement attaché. En fait, le premier livre est assez bien mené, même s’il y a quelques longueurs tandis que le second ne reste qu’une suite guère surprenante. Ces chroniques des dieux se laissent donc lire, mais sont en deçà de la première série de l’auteur.

MA NOTE : 7/10

vendredi 31 janvier 2014

L'ANALPHABETE QUI SAVAIT COMPTER de Jonas Jonasson


Statistiquement, la probabilité qu'une analphabète née dans les années 1960 à Soweto grandisse et se retrouve un jour enfermée dans un camion de pommes de terre en compagnie du roi de Suède et de son premier ministre est d'une sur quarante-cinq milliards six cent soixante-six millions deux cent douze mille huit cent dix. Selon les calculs de ladite analphabète. Tout semblait vouer Nombeko Mayeki, petite fille noire née dans le plus grand ghetto d'Afrique du Sud, à mener une existence de dur labeur et à mourir jeune dans l'indifférence générale. Tout sauf le destin. Et sa prodigieuse faculté à manier les nombres. Ainsi, Nombeko, l'analphabète qui sait compter, se retrouve propulsée loin de son pays et de la misère, dans les hautes sphères de la politique internationale.


MON AVIS : Ceci est la deuxième production de l’auteur du « vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Certes nous partons sur le même type de fonctionnement puisqu’il s’agit du destin sans pareil d’une jeune sud-africaine dont la vie risquait de tourner court. Nous avons donc dans le désordre la présence d’une bombe atomique, de jumeaux différents, d’un roi de Suède, de militant monarchiste puis républicain et j’en passe. Alors oui c’est abracadabrant et peu plausible, mais ce n’est pas ce que je demande à ce type de livre. Avec ce type de lecture, seul le petit air d’excentricité , de bonheur simple ainsi que le sourire procuré est important.  J’ai tout de même préféré  "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire", car il y avait plus de personnages célèbres et le caractère du personnage principal me correspondait plus. Par contre, la surprise de ce type d’aventure va être assez difficile à renouveler et j’espère que l’auteur saura se renouveler avec efficacité sinon cela risque de s’essouffler.

MA NOTE : 8.5/10

Dr SLEEP de Stephen King



Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi... Hanté par l’idée qu’il aurait pu hériter des pulsions meurtrières de son père Jack, Dan Torrance n’a jamais pu oublier le cauchemar de l’Hôtel Overlook. Trente ans plus tard, devenu aide-soignant dans un hospice du New Hampshire, il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser les mourants, gagnant ainsi le surnom de « Docteur Sleep », Docteur Sommeil. La rencontre avec Abra Stone, une gamine douée d’un Shining phénoménal, va réveiller les démons de Dan, l’obligeant à se battre pour protéger Abra et sauver son âme...


MON AVIS : J’ai beaucoup hésité à lire ce livre, Shining m’ayant procuré tant d’émotions, cette suite, 36 ans après, allait-elle être au même niveau, pas certain. Mais c’est sans oublier que le maître aux commandes s’appelle Stephen King. Il réussit à nous procurer une suite s’insérant bien dans la continuité  du premier opus et pourtant complètement différente. Nul huis clos ici, peu de fantôme (on retrouve tout de même avec frayeur notre habituée de la chambre 217) juste notre petit Danny devenu grand avec une vie pas évidente à gérer.
Dans ce roman King aborde, entre autres, le sujet  qu’il connaît très bien, déjà présent dans Shining, qu’est l’alcoolisme. Il faut dire qu’après l’enfance vécue par Danny la voie choisie pour faciliter l’oubli avait de grandes chances d’être parsemée de liquide ambré. Même si l’on se doutait que « le don » aurait son importance, je ne m’attendais pas à ce que ce petit garçon présent dans Shining sombre autant, en fait tout ce à quoi je m’attendais ne s’est jamais présenté et cela a évité toute déception, bien au contraire. King nous offre des héros vraiment attachants, car humain avec leurs fêlures ici nul super héros qui ne craint rien. Pareillement les « méchants » apparaissent comme des nomades inoffensifs que n’importe qui aurait pu croiser.
Cette suite est vraiment réussie, l’auteur a complètement réussi à développer l’histoire de Shining, nous procurant un roman certes moins effrayant, angoissant, mais l 'enjeu n’était pas de faire un remake, mais bien de nous offrir ce que seule notre imagination avait essayé de produire jusqu’ici, l’histoire de Danny Torance devenu adulte.
Et pour ceci je dis merci, Mr King.


MA NOTE : 9.5/10